La pollution textile a une énorme incidence sur l'écologie de la planète. Il est plus que temps d'en prendre conscience, et d'agir.

Les produits chimiques

Avant d’être colorées, les fibres textiles doivent d’abord être blanchies. Les industriels utilisent depuis le XIXe siècle de l’eau de Javel pour accélérer le blanchiment. L’eau de Javel est par la suite rejetée dans les eaux usées. Le chlore contenu dans l’eau de Javel se combine alors avec des molécules organiques contenues dans les sols, l’air et l’eau. N’étant pas biodégradable, le chlore se retrouve dans la chaîne alimentaire car il est absorbé par les plantes, les animaux… jusqu’aux êtres humains. C’est aussi vrai pour tous les produits chimiques et colorants utilisés lors de l’étape de teinture textile (métaux lourds dans les pigments, solvants chlorés, acides…).

La plupart des produits chimiques utilisés lors de la confection textile reste sur les tissus. C’est pour cela qu’il faut toujours laver ses vêtements de travail avant de les porter ! La fabrication et l'utilisation des colorants synthétiques ou conventionnels sont deux éléments principaux de l'impact environnemental d'un vêtement.

Bien que les colorants puissent donner des résultats attrayants, ce sont deux des industries les plus polluantes au monde.
Ils présentent à la fois des risques pour la santé des travailleurs les manipulant quotidiennement, pour les consommateurs ainsi que pour l'environnement.

En effet, il semble que les teintures puissent atteindre le corps humain par absorption de la peau. Certains consommateurs ont des réactions cutanées, des nausées et des difficultés respiratoires en lien avec celles-ci. Ceci s'explique par le fait que les colorants synthétiques contiennent entre autres, des métaux lourds (chrome, cuivre, chrome, cobalt et zinc), des phtalates, du formaldéhyde et des dioxines. Aussi, ces derniers peuvent ou sont suspectés de perturber le système endocrinien (hormones) ou causer des cancers et ce, particulièrement, chez les travailleurs du textile.

Une consommation d'eau incroyable


Au niveau environnemental, une étude affirme qu'en moyenne chaque kilo de tissu fini a besoin de 80 à 100 litres d'eau pour être teint.
Par exemple, un t-shirt qui pèse environ 200 grammes utiliserait entre 16 et 20 litres d'eau uniquement pour sa coloration.
De plus, 80% du colorant serait retenu par le tissu. Le 20% restant serait évacué lors de l'étape de rinçage. Cette évacuation pollue l'eau dans laquelle le colorant entre en contact. Chaque année, l'industrie textile mondiale rejette 40 000-50 000 tonnes de colorant dans les cours d'eau.
À cela, il faut ajouter l'évacuation des teintures par l'eau de lavage domestique.
En effet, lorsque nous lavons nos vêtements, il est possible que des particules de teinture soient relâchées dans nos usines de traitement des eaux qui sont incapables de tout filtrer et qui les relâchent à leur tour dans notre système fluvial.

Finalement, les colorants synthétiques posent un défi car ils sont fabriqués à partir de ressources non renouvelables, tel que le pétrole.
Non seulement elles ne sont pas renouvelables mais l'utilisation fossilifère libère du C02.

Quelles sont les solutions envisageables ?


Une réglementation sur l'identification des procédés de teinture sur les étiquettes de vêtements devrait être obligatoire afin de protéger les citoyens et l'environnement. Sans cette réglementation, il est impossible d’empêcher l’importation de vêtements détenant et libérant des résidus de produits toxiques.
La solution la plus durable serait de porter des vêtements professionnels non teints ou teints avec des substances naturelles. Toutefois, il existe très peu d'initiative en ce sens et il est peu probable que ce virage soit envisagé à court terme.
Toutefois, il existe de belles initiatives tel que le standard 100 de OEKO-TEX. Il s'agit d'un système indépendant créé en Suisse, en 1992. Ce procédé sert à détecter une liste de substances nocives plutôt exhaustive dans les textiles. Acheter un vêtement certifié OEKO-TEX® devient donc une belle alternative éco-responsable.
Nos t-shirts de travail, sweat-shirts et veste Canoa sont teintés de la façon suivante :
• Tous les colorants sont à base organique
• Produits chimiques écologiques
• Aucun colorant AZO interdit n'est utilisé. Certains colorants azoïque sont toxiques et mutagènes

Les fournisseurs de teinture possèdent la certification des organismes suivants :


• Contamination / pollution / déchets chimiques de l'eau : conformément aux certifications ci-dessus et à leurs exigences, contrôle permanent, rapport et archivage des données

Nos pantalons de travail Guincho et vestes de travail Guincho ont, par exemple, subi les traitements suivants :
• Apprêtage à l’ozone (donc moins d’eau et de produit chimique)
• Teinture réactif ( avec certification oekotex)
• Amélioration technique machine, baisse de consommation de l’eau (avant : 10L pour 1kg / aujourd’hui 3L pour 1kg)
De plus, il existe des teintures naturelles et de plus en plus de fabricants de vêtements ont recours à ces méthodes naturelles, inoffensives pour l’environnement.
En lisant mieux les étiquettes avant notre achat nous pouvons déjà écarter ceux qui ont une provenance asiatique dont le bilan écologique est certainement mauvais.

En conclusion, il est complexe d'avoir un vêtement de "travail parfait" en matière d'impact écologique.

Le choix du textile est important mais n'est pas le seul élément à considérer. La teinture est un élément clé. Il est toujours possible de rechercher les vêtements teints certifiés OEKO-TEX.

Jérôme Lancry,
Co-fondateur Forest Natural Workwear